(Le texte suivant est la traduction d’une vidéo visible en bas de page, en version originale. Certaines situations et déclarations peuvent être mises en parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui, non seulement aux États-Unis, mais aussi eu Europe. On apprend notamment que, par deux fois, des Présidents US ont aboli les premières tentatives d’établissement de banques centrales, sans que cela ne remette en cause la croissance US. Voir également notre principale publication sur le sujet et, également, cette autre vidéo.)
“Le Système de la Réserve Fédérale exerce le contrôle sur le système monétaire de la nation, mais il n’est cependant redevable envers personne. Il n’a aucun budget, n’est pas non plus l’objet d’aucun audit, et aucun comité du congrès n’est informé de ses activités, ni n’est en mesure de les superviser.“
Murray N. Rothbard (1926 – 1995)
Depuis plus de vingt ans, le niveau de vie de la classe moyenne américaine n’a cessé de décliner : les revenus n’ont pas progressé, voire ont baissé, tandis que les opportunités et la sécurité que l’on pouvait considérer comme acquises, ont commencé à s’amenuiser. Pour la plupart des familles, un seul salaire ne permet généralement plus de payer l’addition : ce sont deux salaires ou plus qui sont requis pour couvrir les dépenses de logement, les soins médicaux et la prise en charge des enfants, ainsi que les frais de scolarité. Sans un changement de la tendance actuelle, les jeunes travailleurs ne vivront probablement pas aussi bien que leurs parents. Les emplois de qualité offrant des perspectives d’avenir sont de plus en plus difficilement accessibles, l’éducation n’apporte plus ce qu’elle offrait par le passé, les impôts continuent d’augmenter, tandis que le système de sécurité sociale se dirige vers la banqueroute. Les retraites privées ne sont plus fiables, la volatilité économique et les incertitudes sont en progression. Les personnages politiques épousent de nombreuses théories sur la cause des problèmes économiques du pays, mais ne regardent que rarement sous la surface : les racines de nos difficultés économiques peuvent être retracées comme étant la conséquence du système bancaire central et notre système monétaire actuel.
« Depuis 1980, la Fed a bénéficié du privilège du pouvoir absolu pour faire littéralement tout ce qu’elle veut : non seulement acheter des valeurs mobilières du gouvernement US, mais aussi n’importe quel actif, ou n’importe quelle quantité d’actifs, et d’inflater le crédit selon son bon vouloir. Il n’y a aucune contrainte qui pèse sur la Réserve Fédérale. La Fed est le maître de tous ses contrôles. »
La Réserve Fédérale prétend gérer notre monnaie, mais au lieu de cela elle lui fait perdre de la valeur jour après jour. Cette situation a généré une succession de cycles économiques de plus en plus graves tout en abaissant notre niveau de vie.
Lew Rockwell : Cette situation n’est pas différente de celle d’un cambrioleur qui s’introduit chez vous pour vous voler votre argent. C’est ce que fait la Réserve Fédérale. Elle déprécie la valeur de vos économies, vous prive de votre sécurité économique, et devrait être considérer comme une institution perpétrant de tels actes, plutôt que comme quelque chose de prétendument favorable.
La monnaie est supposée servir de référence fiable de la valeur économique, et non pas comme source d’instabilité. Tant que nous n’aurons pas restauré une monnaie tangible et privé le gouvernement de sa capacité à dévaloriser la monnaie, nous n’avons que peut d’espoir de restaurer la liberté et la prospérité qui ont donné son prestige à l’Amérique.
Lew Rockwell : Et nous avons réellement le choix de la monnaie que nous souhaitons avoir. Voulez-vous d’une monnaie qui perd de sa valeur chaque année, ou voulez-vous d’une monnaie qui prendrait de la valeur ? Si vous êtes satisfait d’une monnaie qui se dévalorise, alors vous pouvez vous satisfaire du système actuel. Si vous souhaitez une monnaie qui se valoriserait dans le temps, dans ce cas vous souhaitez le retour à l’étalon or.
Qu’est-ce que la monnaie ? En tant que produit autorisant les échanges, elle est la fondation de toute activité économique. Dans les temps anciens, les individus négociaient les biens et services directement, cette forme d’échange étant connue sous le terme de « troc ».
Joseph Salerno : Cela signifie que si une tribu de pêcheurs souhaite acquérir, disons, du blé qu’ils ne produisent pas eux-mêmes, ils se mettraient à la recherche d’autres individus produisant du blé, qu’il pourraient échanger contre du poisson.
Mais le « troc » a ses limites sur le marché.
Joseph Salerno : En fait, les individus ont perçu rapidement les problèmes associés aux échanges directs : si vous souhaitez obtenir, par exemple, du poisson alors que vous avez du blé, mais que les personnes ayant du poisson ne souhaitent pas obtenir de blé, vous étiez coincés. A moins que vous n’alliez à la recherche d’autres types de produits, tels que des baies, consommées par tous les constituants de la société. Vous échangeriez alors du blé pour des baies avec la certitude de pouvoir échanger ces baies contre du poisson. Ou tout autre chose souhaitée.
En finalité, le bien le plus largement accepté au sein d’une société devenait valorisé pour son usage en tant que moyen d’échange indirect. Le terme de monnaie est une autre façon de qualifier le moyen d’échange le plus couramment accepté.
Au cours de notre Histoire, de nombreux biens ont servi de monnaie. Les plumes des oiseaux Quetzal furent utilisées comme moyen d’échange par les indiens Mayas jusqu’au 15ième siècle en Amérique Centrale. Les feuilles de thé comprimées sous forme de briques furent négociées en Asie de l’Est jusqu’au 19ième siècle. Les ceintures wampum constituaient la monnaie des indiens d’Amérique du Nord, tandis que les colons américains négociaient des fourrures de castor, dont la valeur était élevée tant localement qu’à l’étranger. Les pièces métalliques firent leur première apparition en Grèce et en Asie Mineure au cours du 7ième siècle avant JC. L’or et l’argent étaient mis en valeur dans la fabrication dans les ornements, bijoux et arts décoratifs. Ils étaient durable, facilement divisibles, et relevaient d’une disponibilité limitée. Ces métaux précieux bénéficiaient d’un rapport valeur par unité de poids élevé, les rendant facilement transportables.
Joseph Salerno : Si l’on observe le passé, on peut se remémorer le temps ou le fer était utilisé comme monnaie, par exemple en Afrique, mais il est difficile d’imaginer se rendre aujourd’hui chez Sears-Roebuck (ndlr : distributeur américain) et tenter de se procurer, dirons-nous, une tondeuse à gazon pour 350$. : cela nécessiterait une tonne de fer, alors qu’une seule once d’or suffit.
En 1536, moins de cinquante ans après que Christophe Colomb ait découvert l’Amérique, une force espagnole basée dans la ville de Mexico coula la première pièce de monnaie jamais produite dans le nouveau monde. Ces pièces d’argent se répandirent ensuite dans les colonies anglaises. Les politiques mercantiles de la Grande Bretagne tentant délibérément de maintenir les métaux précieux à l’écart de l’Amérique, le dollar tourné par les espagnol y devint la devise officieuse. Il était souvent divisé en huit pièces pour les petites transactions, d’où le terme « pièce de huit » , tandis que le ¼ de pièce constituait « deux bits ».
En 1792, Thomas Jefferson adopta le dollar comme unité monétaire officielle de ce pays.
Lew Rockwell : Il observa ce qui se passait autour de lui. Il s’intéressa à comprendre ce que les américains utilisaient, et c’était le dollar. C’est la raison pour laquelle le dollar devint le standard monétaire aux Etats-Unis. C’est ainsi que nous avons mis en place un étalon-or et –argent, et que nous nous sommes mis à couler des pièces d’or portant l’aigle américain, la pièce d’or de 10$.
Jefferson, tout particulièrement, s’exprimait de façon éloquente sur les dangers de la monnaie fiduciaire. Durant la guerre d’indépendance, le congrès continental imprima de vastes quantités de papier monnaie à partir de rien pour financer l’armée. L’offre diluée de monnaie fiduciaire se déprécia tout naturellement pour acquérir une valeur quasiment nulle, ce qui a donné lieu à la devise « ça ne vaut pas un continental ».
Lew Rockwell : Les personnes qui détenaient ces billets, qui étaient plutôt des patriotes américains appelant de leurs vœux une Amérique libérée de tout contrôle britannique, perdirent tout, tandis que les Tories (Ndlr : les conservateurs), qui ne voulaient pas entendre parler de cette monnaie gouvernementale, prospérèrent. Pelatiah Webster, l’un des tout premiers économistes américains, ainsi que d’autres qui observaient également l’évolution de cette situation, se rendirent compte que cette monnaie papier sans contre-valeur en or était extrêmement dangereuse.
Dès le 16ième siècle en Europe, les orfèvres stockaient les pièces d’or de leurs clients contre des honoraires tout en émettant un reçu à l’intention du débiteur. Ainsi commença l’utilisation de la monnaie papier.
Joseph Salerno : En d’autres termes, si vous veniez déposer dix onces d’or dans un coffre, vous receviez un reçu pour une quantité de dix onces d’or, qui vous donnez le droit de retirer immédiatement cette quantité d’or.
Ces reçus devinrent rapidement accepté comme moyen d’échange, puisqu’il était plus facile et sûr d’utiliser des reçus lors de transactions. Ceci fut à l’origine des billets de banque en tant que substituts monétaires. Les premiers banquiers firent évoluer ce procédé vers l’étape suivante.
Joseph Salerno : Effectivement, si l’orfèvre détenait 1000 onces d’or et si les dépositaires détenaient des reçus légitimes pour une quantité équivalente d’or, l’orfèvre pouvait alors facilement améliorer ses profits par le simple fait d’imprimer et de mettre sur le marché des reçus pour une quantité supplémentaire de 1000 onces d’or. Auquel cas il détenait alors un niveau de réserves bancaires de 50%, c’est-à-dire de réserves bancaires fractionnaires. Seule une fraction – 50% des reçus – avaient une contre-valeur réelle en or.
Le rapport entre le papier et l’or n’était donc plus de un pour un. Il pouvait désormais exister trois ou quatre morceaux de papier en circulation pour chaque entité d’or en coffre-fort. Ces banquiers ne stockaient plus seulement l’or contre un honoraire, mais ils gonflaient (Ndlr : «inflataient») artificiellement l’offre monétaire en émettant des reçus douteux contre intérêts. Ce système devint connu sous le terme de « Réserves bancaires fractionnaires » et fut ultérieurement transposés aux colonies américaines. Il constitua les fondements du système bancaire américain puis ultérieurement du Système de Réserve Fédérale.
Lee Rockwell : C’est un système frauduleux, qui n’est autorisé dans aucune autre activité commerciale. Si vous avez un silo à grain dont a été prêté le grain qu’il est censé stocker, ceci est considéré comme un acte criminel, et son auteur irait en prison. Mais les banques sont la seule industrie qui est autorisée à se comporter de la sorte tout en en retirant des bénéfices.
Alexander Hamilton devint le premier secrétaire du trésor, qui établit en 1771 la première « Bank of the United States » en tant qu’établissement bancaire central dans le but d’augmenter l’offre de monnaie papier au bénéfice du gouvernement des banques commerciales.
Joseph Salerno : Alexander Hamilton croyait en un gouvernement central puissant et voyait la banque centrale comme un moyen par lequel le gouvernement pourrait être centralisé et pourrait exprimer son pouvoir.
Thomas Jefferson s’opposa à cette vision. Il considérait une banque centrale comme un outil anti-démocratique de l’establishment bancaire du Nord-est. Elle fut démantelée au bout de vingt ans.
Joseph Salerno : Jefferson était opposé à la mise en place d’un gouvernement central puissant et cherchait à tout prix à supprimer la banque centrale.
En 1816, the gouvernement fédéral fit une nouvelle tentative de mise en place d’une banque centrale inflationniste, mais cette « Second Bank of the United States » fut qualifiée par le président Andrew Jackson de « banque monstrueuse », au service d’une minorité et au détriment de la majeure partie de la population.
Joseph Salerno : lls inflatèrent l’offre monétaire, ce qui généra tout d’abord un boom économique, synonyme de prospérité pour le pays, qui s’en suivi par une récession ; quand ils arrêtèrent d’inflater la masse monétaire, de nombreuses entreprises qui dépendaient les bas taux d’intérêts qui avaient étaient introduits, ou induits par l’inflation initiale, cessèrent leurs activités.
Jackson réussit à abolir la seconde banque centrale en 1836. Mais à cette époque, les spéculateurs avaient mis en place des centaines de nouveaux établissement bancaires avec peu ou prou de contrepartie en or pour garantir les notes émises. Le système monétaire national devint plus stable lorsque les États-Unis introduire l’étalon-or en 1834. Le dollar valait alors environ un vingtième d’une once d’or.
Joseph Salerno : L’étalon-or était bien compris par les pères fondateurs, par Andrew Jackson et d’autres, comme étant la monnaie du peuple. En fait, c’était une « devise dure », une monnaie qui ne pouvait être falsifiée, c’est-à-dire qui ne pouvait être inflatée pour permettre l’explosion des dépenses gouvernementales.
Mais en 1862, Abraham Lincoln recherchait le moyen de financer son invasion du sud du territoire. Ainsi, une fois de plus, le gouvernement se mit à nouveau à imprimer de la monnaie fiduciaire.
Joseph Salerno : De fait les États-Unis s’affranchirent de l’étalon-or pour financer la guerre civile. Mais vous vous rendrez également compte qu’au cours de l’histoire, presque tous les conflits importants, tous les conflits majeurs, ont impliqué une renonciation à l’étalon-or, car l’étalon-or impose des limites strictes au financement gouvernemental.
Les billets de Lincoln devinrent populaires sous le terme de « greenbacks » car ils étaient imprimés au verso à l’encre verte plutôt qu’à l’encre noire plus courante. Ces notes fiduciaires furent considérées comme une offre légale mais elles n’étaient pas remboursables en or.
Lee Rockwell : Lincoln, sous le prétexte de la guerre, émis un nombre considérable de greenbacks. L’or était toujours en circulation, mais les individus étaient forcés d’accepter ces greenbacks comme s’ils étaient équivalents à l’or.
Le pouvoir du gouvernement à imprimer des notes fiduciaires sans contrepartie en or devint ultérieurement la poutre maitresse du Système de Réserve Fédérale. Après la guerre civile, le système monétaire de la nation redevint tangible, lorsque les US adoptèrent à nouveau l’étalon-or.
Lee Rockwell : Nous revinrent à l’étalon-or en 1879, et nous avons alors connu probablement la plus grande période de prospérité économique dans toute l’histoire du pays.
Pendant près de vingt ans, la production totale de biens et services crut à une taux sans précédents de 4% par an.
Joseph Salerno : La raison en fut que sur la base d’une monnaie tangible, et en l’absence de toute manipulation possible des taux d’intérêts, nous avions une situation d’économies et d’investissements authentiques, qui conduisit à plus de biens du capital et une productivité du travail améliorée au Etats- Unis.
En plein milieu de cette phase de prospérité, les grands industriels et financiers complotaient afin d’étendre leurs empires avec le soutien du gouvernement. Lors de l’établissement de le Décret du Commerce Inter- Étatique (ICC) de 1887, les grandes compagnies de chemin de fer réussirent à bloquer le développement de leur plus petits concurrents par la loi.
Joseph Salerno : L’ICC fut mis en place afin de protéger les propriétaires des chemins de fer de leurs concurrents. Il ne s’agissait pas de protéger les consommateurs ou les affréteurs. En fait, les consommateurs furent touchés, car en finalité, avec des frais de transport par chemin de fer en hausse, ils furent contraint de payer plus cher les biens et services qui transitaient dans le pays.
En 1896, ils furent encouragés à tenter la même approche avec les banques. Deux camps se constituèrent comme les leaders de cette guerre économique. Ils étaient menés par J.P. Morgan, le banquier privé le plus puissant du monde, et John D. Rockefeller, le magnat du pétrole.
Morgan et Rockefeller étaient de grands adversaires, mais en dépit de leurs activités différentes, ils étaient tous deux en faveur d’un gouvernement central. Ils souhaitaient l’accès au crédit à bon marché et l’inflation de l’offre monétaire pour financer l’expansion de leur empire. Ensembles, ils menèrent campagne pour vendre cette idée au peuple américain, ce qui déboucha ultérieurement sur la création de la Réserve Fédérale.
Joseph Salerno : Si le peuple américain avait eu vent du fait que l’établissement de cette banque n’était pas dans leur intérêt… En fait, s’ils avaient au lieu de cela compris qu’elle servirait les intérêts des élites financières qui l’utiliseraient pour inflater l’offre monétaire et, de la sorte, augmenteraient leurs revenus, la fin aurait été proche. La législation ne serait jamais passée dans ces conditions. Le concept devait donc être vendu aux américains comme le moyen de rendre leur devise plus « élastique ».
La campagne de la réforme bancaire reçut un fort soutien en 1907 lors la ruée sur certaines des plus grandes banques New-Yorkaises, grâce à leur réserves fractionnaires. La panique se propagea chez les déposants qui eurent vent de l’insolvabilité bancaire et tentèrent de retirer leur argent.
La consortium Knickerbrocker fit faillite, et deux autres institutions furent au bord de la faillite malgré le soutien de 35 million de dollars de J.P. Morgan. Wall Street exploita rapidement cette crainte des faillites bancaires pour vendre le concept d’une banque centrale, ou prêteur de dernier recours, à l’opinion publique américaine.
Lee Rockwell : Ainsi, la Réserve Fédérale devait devenir le prêteur de dernier recours, pour le cas ou quelque établissement bancaire que ce soit se fut trouvé en difficulté. Ils ne devaient plus avoir de soucis : ils obtiendraient les liquidités en provenance de Washington DC.
Hans Hoppe : La question est, néanmoins, s’il est réellement souhaitable d’avoir quelque chose comme un prêteur de dernier recours. Le raisonnement correct me semble être plutôt que chaque banque doit être responsable de ses propres dettes et obligations contractuelles, et si les banques font faillite en raison d’une gestion imprudente, cela ne devrait pas être considéré comme une mauvaise chose, mais plutôt considéré comme une situation brillante, parce que les banqueroutes ou le danger de banqueroute sont justement ce qui fait que les banques adoptent une posture responsable.
Les ruées et faillites bancaires constituent une situation alarmante. En 1908, la Commission Monétaire Nationale – dirigée par le beau-père de John D. Rockefeller Junior, le sénateur Nelson Aldrich – fut établie afin de soutenir l’établissement d’une banque centrale.
En Novembre 1910, sous le prétexte d’une chasse au canard organisée, six hommes montèrent dans un train secrètement affrété à destination d’un club privé select sur l’île Jekyll, en Géorgie, pour rédiger le Décret de la Banque Centrale. La liste des participants à cette réunion ressemble à un « who’s who » de l’Amérique bancaire : Il y avait deux hommes de Rockefeller, Aldrich et Frank Venderlip de la National City Bank de New-York ; deux hommes de Morgan, Henry P. Davison de la Morgan Bank et Charles D. Norton, le président de la Morgan’s First National Bank de New-York ; Paul Warburg, un partenaire de Kuhn-Loeb ; et le Secrétaire Assistant du Trésor A.P. Andrew, qui était lié d’amitié avec les deux camps.
Ils furent pendant une semaine les hôtes de Morgan dans ce club luxueux, élaborant le projet qui formerait la fondation du Système de la Réserve Fédérale. C’était trois ans avant que leur vision ne devienne réalité. Juste avant Noël 1913, le Décret de la Réserve Fédérale était validé par le congrès et signé par le Président Wilson. Il établissait un Système de Réserve Fédérale visant à superviser la politique monétaire et réguler l’activité des banques commerciales.
Lew Rockwell : Ce n’est pas une coïncidence si la Réserve Fédérale fut établie par l’administration Wilson. Nous étions au summum de l’Ere Progressive, une période d’intense expansion par le gouvernement des intérêts particuliers à Washington.
Il y a douze banques régionales de la réserve concentrées dans l’Est et le Midwest. Le bureau des gouverneurs de la Réserve Fédérale contrôle et coordonne leurs activités. Le bureau est constitué de sept membres désignés par le président. Bien qu’il y ait eu douze banques régionales à l’origine, Wall Street mena bientôt la dance. En tant que président de la Fed de New-York, le protégé de Morgan, Benjamin Strong, prit le contrôle du directoire du Comité des opérations sur le Marché Libre. Strong resta la force de proposition dominante de la Fed jusqu’en 1928.
Le Comité Fédéral du Marché Libre, désormais basé à Washington, dirige l’instrument monétaire le plus important de la Fed : l’achat et la vente de valeurs mobilières d’Etat sur le Marché Libre. Afin d’accroitre l’offre monétaire et de crédit, c’est-à-dire d’ « inflater », la Fed achète avec de la monnaie nouvellement créée des valeurs immobilières gouvernementales émises par une poignée de sociétés sélectionnées. Afin de resserrer l’offre monétaire et le crédit, la Fed vend ces valeurs mobilières. Dans ce cas, elle peut agir en toute discrétion.
Joseph Salerno : Chaque gouvernement veut avoir la possibilité de créer de la monnaie nouvelle : c’est une autre façon de monter les impôts. Les impôts, lorsqu’ils sont prélevés, tendent à générer une résistance tenace de la population. Il est beaucoup moins douloureux d’accroître l’offre monétaire. Les effets, les effets négatifs ne se font pas sentir avant six mois, un an, deux ans – durée au bout de laquelle la hausse des prix peut être mise au compte d’autres facteurs : la météo, les spéculateurs, et ainsi de suite.
Un autre procédé employé par la Fed pour contrôler la quantité de monnaie en circulation consiste à déterminer le taux d’escompte : c’est le taux d’intérêt qui s’applique aux membres bancaires lorsqu’ils empruntent à court terme à partir de la « fenêtre d’escompte ». Si la Fed abaisse le taux d’escompte de ses prêts, les banques commerciales sont incitées à augmenter leurs emprunts, ce qui augmente les montants des fonds que les banques sont en mesure de prêter. Le crédit bancaire en devient plus abordable, tel que reflété par les taux d’intérêts moins élevés sur les prêts bancaires et les frais des cartes de crédit. Cette augmentation du montant des fonds bancaires disponibles sous forme de prêts accroît également la quantité de monnaie en circulation dans le système économique.
La Fed peut également manipuler l’offre monétaire nationale par l’augmentation ou l’abaissement des exigences en terme de réserves. Les banques sont tenues de conserver un pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves pour répondre à la demande des déposants. Lorsque la Fed fut établie en 1913, elle abaissa les exigences de réserves de moitié durant les quatre années qui suivirent, amenant ainsi à un doublement de l’offre monétaire à l’issue de la première guerre mondiale.
Mais le réel pouvoir de la Fed se situe au niveau de son monopole à créer de la monnaie. Bien que les Etats-Unis s’appuyaient encore sur l’étalon-or en 1913, ce dernier s’éroda rapidement alors que la Fed continuait de développer l’offre monétaire. Au cours de cette première étape, la contre-valeur en or des billets émis par la Réserve Fédérale n’étaient que de 40%, permettant ainsi l’accroissement de la masse monétaire par un facteur de deux fois et demie. L’effet inflationniste sur les réserves bancaires fractionnaires fut aussi exacerbé par la banque centrale.
Hans Hoppe : Les banques commerciales sont autorisées à créer de la monnaie de compte en plus des billets de la Réserve Fédérale. En d’autres termes, les banques commerciales ne sont légalement tenues de ne détenir des réserves, sous formes de billets de la Réserve Fédérale, qu’à hauteur de 10% de tous les dépôts qu’elles reçoivent. Quatre-vingt dix pourcent de toutes leurs demandes de dépôts n’ont aucune contrepartie.
Le Système de la Réserve Fédérale rajoute une couche inflationniste supplémentaire à cet échafaudage bancaire scabreux. Par exemple, si la Banque Centrale détient pour 100$ de réserves en or dans ses coffres et demande un taux de réserve de 10%, elle peut imprimer jusqu’à 1000$ de nouveaux billets en dépôt, qui deviennent les réserves des banques commerciales. Les banques commerciales reçoivent ces 1000$, mais dans la mesure ou elle ne sont tenues que de maintenir un taux de réserves de 10%, elles sont en mesure de multiplier ces 1000$ en 10000$ sous forme de prêts basés sur le système des réserves fractionnaires. Il se crée ainsi une pyramide inversée ou 100$ de valeur en or, ou de monnaie réelle, en bas de la pyramide, se transforme en 10000$ de monnaie fiduciaire inflatée à son sommet. Du fait que ces 10000$ de nouvelle monnaie circulent dans l’économie, cela fait monter les prix, abaissant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens ordinaires.
Lew Rockwell : Lorsqu’elles dépensent cet argent, les personnes qui accèdent à la monnaie en premier et sont en mesure d’acheter des produits prospèrent, tandis que les personnes qui accèdent à cette monnaie en dernier sont laissés pour compte, car lorsqu’ils sont en mesure de dépenser cet argent, les prix ayant déjà monté, ils ne sont plus en mesure que d’acheter des quantités moindres. Cette situation conduit à un transfert de richesse et de pouvoir de certains segments de l’économie vers d’autres en raison des interventions de la banque centrale. Fondamentalement, les bénéficiaires sont le gouvernement lui-même, les grands établissements bancaires, les entreprises publiques, et toute personne étroitement associé au gouvernement fédéral.
En développant une offre de crédit surabondante facilement accessible, la Fed est également en mesure de faire baisser les taux d’intérêt, envoyant ainsi de faux signaux à l’intention des investisseurs. Elle met en branle un boom économique insoutenable qui porte en lui les germes de sa propre destruction. C’est cette forme de cycle économique qui est en finalité responsable des désastres économiques tels que celui de la grande dépression.
Peu de temps après que la Réserve Fédérale fut établie, les Etats-Unis se joignirent à la première guerre mondiale. De nouveau, le gouvernement abandonna temporairement l’étalon-or afin d’imprimer toujours plus de monnaie pour financer l’effort de guerre. Le gouvernement US emprunta des montants considérables, ce qui fit enfler la dette nationale de 1 milliard à 27 milliards de dollars. Il s’en suivi un pic aigu d’inflation, qui mit en place un cycle rapide d’expansion puis de contraction de l’économie. Afin de tempérer cette surchauffe économique, la Fed maintint son inflation, provoquant un presque doublement des taux d’intérêts au cours des 18 mois suivants.
En 1921, la reprise était en marche : la nouvelle technologie permit un accroissement de la productivité, tandis que les marchés de l’automobile et de l’équipement électroménager se développèrent. Les années 1920 furent une période de croissance extraordinaire mais, en coulisse, l’essentiel de cette croissance était distordue par l’expansion inflationniste du crédit généré par la Fed.
Joseph Salerno : C’était les années 20 rugissantes, une période de prospérité accrue. Cet état masquait l’inflation aux yeux des économistes.
La bulle générée par la Fed éclata lors du crash de 1929. Les spéculateurs qui avaient emprunté de la monnaie pour acheter des actions lorsque le crédit était facilement accessible virent le marché perdre 1/3 de sa valeur. Des prêts bancaires à hauteurs de 7 milliards de dollar avaient été émis. Tandis que les spéculateurs faisaient défaut sur les remboursements de leurs emprunts, les faillites bancaires s’accélérèrent, et la grande dépression s’en suivie.
Joseph Salerno : Les déposants perdirent leurs placements, tout à la fois leur dépôts bancaires et leurs économies. Ils virent leur argent partir en fumée.
En 1932, Franklin D. Roosevelt fut élu président et mit rapidement en place une politique du New Deal du « Dépensons-nous pour la prospérité ». Alors que nous avions besoin de moins de taxes et de moins de dépenses, son administration engagea des montants financiers sans précédent afin de financer ses grands programmes gouvernementaux. A l’occasion de son discours d’investiture du 4 Mars 1933, Roosevelt jura de mettre un terme à la pauvreté et aux files d’attente de chômeurs et de remettre les gens au travail. Cela ne marcha pas : la grande dépression empira encore, grâce à l’accroissement de la planification centrale. FDR réussit seulement à rendre le système monétaire encore moins tangible. Immédiatement après son entrée en fonction, le président déclara un congé bancaire national de quatre jours, permettant aux banques du système de réserves fractionnaires en situation de faillite de se soustraire au besoin de remboursement de leurs déposants. Mais avant la réouverture des banques, l’administration Roosevelt devait mettre en place un système pour faire croire aux gens que les nouveaux dépôts seraient garantis. Elle créa donc la Federal Deposit Insurance Corporation pour faire croire au public en une pseudo-sécurité. En réalité, la Federal Deposit Insurance Corporation ne détient qu’environ 1% de tous les dépôts qu’elle garanti, mais ce sur quoi les gens comptent, c’est que la Fed, en tant que prêteur de dernier recours, interviendrait pour imprimer toute la monnaie qui s’avèrerait nécessaire pour éviter une panique bancaire.
Au milieu de la décennie 1930, le contrôle de la Fed par les banquiers New-Yorkais touchait à son terme. L’ère Morgan s’acheva lorsque le Président Roosevelt, qui n’était pas amis avec les Morgans, nomma Marriner Eccles comme gouverneur de la Fed. Eccles, un républicain de l‘Utah, déplaça les activités du Comité du Marché Libre à Washington.
Le Président Roosevelt prit en main de dédier un nouveau budget de 3,5 millions de dollars pour héberger la Fed.
F.D. Roosevelt : Je dédie aujourd’hui ce bâtiment au progrès. Pour progresser vers l’idéal d’une Amérique au sein de laquelle chaque travailleur sera en mesure de fournir à sa famille et en toute période un confort de vie en constante augmentation.
Mille neuf cent trente trois marqua également le début de la fin de l’étalon-or. Il n’y avait pas de limite à l’incontinence dépensière de Roosevelt dans le cadre de programmes du New Deal tel que le gigantesque Tennessee Valley Authority (Ndlr : un barrage géant) d’un montant de 13 milliards de dollars, qui engloutit de vastes zones de terre agricole productive afin de fournir l’électricité gouvernementale subventionnée, ou bien l’Administration du Progrès des Travaux, qui dépensa 11 milliards de dollars en emplois aidés et travaux publics. Mais la devise américaine étant toujours rattachée à l’or, ce qui limitait la quantité de monnaie que la Fed pouvait imprimer pour financer ces projets couteux, le gouvernement décida alors en 1933 de supprimer l’étalon-or pour les citoyens Américains, et Roosevelt confisqua l’or du peuple.
Comme à l’occasion de la première guerre mondiale, les parties engagées dans le conflit de la seconde guerre mondiale abandonnèrent l’étalon-or pour financer la guerre par l’inflation monétaire générée par la banque centrale. Après la guerre, il y eut une tentative d’exploitation du prestige de l’étalon-or pour établir un système inflationniste mondial. Les grands leaders de la finance mondiale se rencontrèrent à Bretton Woods dans le New Hampshire, sous la direction du célèbre économiste John Maynard Keynes. Leur idée était de mettre en place un système monétaire qui inclurait tant l’or que l’inflation.
Joseph Salerno : Dans le cadre de ce système, le dollar US serait remboursable en or, mais seulement vis-à-vis des institutions officielles étrangères – banques centrales et gouvernements étrangers – au taux de 35$ l’once. Toutes les autres devises auraient des taux de change fixe contre le dollar US et seraient remboursables en dollars US.
Henry Hazlitt, éditorialiste au New York Times, fut l’un des premiers à réaliser que ce « semi-étalon-or » serait voué à l’échec.
Ron Paul : Dès le début, il était condamné à l’échec. Ce journaliste d’exception qu’était Henry Hazlitt prédit qu’il ne pouvait fonctionner, parce que, dit-il , la tentation serait toujours pour le gouvernement d’imprimer toujours plus de monnaie, parce qu’ils accepteraient ces dollars et ne demanderaient pas d’or et ne maintiendraient pas le gouvernement sous contrôle. Il avait parfaitement raison.
Durant les années 1960, le gouvernement US tentait de répondre aux coûts des programmes sociaux massifs sur le territoire national et de la guerre du Vietnam à l’étranger. En imprimant plus de monnaie, pensait le Président Lyndon Johnson, le gouvernement US pourrait réaliser ses ambitions sans augmenter les impôts, ce qui aurait provoqué une révolte des contribuables. En d’autres termes : il était possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
Lyndon Johnson: Nous allons nous assurer que chaque dollar dépensé le sera avec la parcimonie et le bon sens qui prend en compte l’assiduité des contribuables à gagner cet argent.
Mais plus les US imprimaient de monnaie, plus ils érodaient la valeur du dollar : les étrangers, nerveusement, commencèrent à demander le remboursement de leurs dollars en or comme ils en avaient le droit selon les accords de Bretton Woods. Après avoir remboursé des milliards en or, les US se retrouvaient avec 36 milliards de $ de dettes externes tandis que les réserves d’or valaient tout juste 18 milliards de $. Plutôt que de mettre un terme à l’inflation, en 1971, le président Richard Nixon refusa de rembourser le moindre dollar supplémentaire.
Richard Nixon : J’ai ordonné au Secrétaire Connally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar en or ou autre actif de réserve, sauf en quantités limitées et dans des conditions adaptées aux intérêts de la stabilité monétaire et au mieux des intérêts des États-Unis.
Cette déclaration signait l’arrêt de mort du semi-étalon or des accords de Bretton Woods et le triomphe de la Réserve Fédérale. Le dollar ne ferait dés lors même plus l’illusion d’une parité fixe contre les autres devises : il serait autorisait à flotter contre ces devises, provoquant ainsi toujours plus de dislocation des échanges internationaux et des incertitudes profondes chez les entrepreneurs. Pire encore, l’ultime contrôle encore en place sur la création de dollars disparaissait, générant ainsi des possibilités inflationnistes illimitées. Celle-ci s’élève à plus de 300% depuis 1971 grâce aux pouvoirs de la Fed à créer de la monnaie à partir de rien et à garantir les dépôts. Aucun budget fédéral ne s’est retrouvé en équilibre depuis que l’étalon-or a été abandonné.
Joseph Salerno : Je ne pense pas que cela soit une mesure qui améliore l’efficacité de notre économie. Je crois plutôt que la meilleure monnaie est une monnaie choisie par le marché, tel que nous en disposions sous le règne de l’étalon-or. Afin de revenir à cette monnaie choisie par le marché, la Fed doit être abolie.
Il n’y a à ce jour, et il n’y a jamais eu, aucun contrôle direct de la Fed de la part du congrès. Les réunions du Bureau de la Reserve Fédérale se tiennent à huis-clos, et personne ne sait exactement se qui s’y déroule. Si vous regardez les nouvelles économiques chaque soir, les commentateurs y sont constamment à spéculer sur ce que la Fed pourrait faire.
Chroniqueur économique 1 : Tous les yeux sont tournés vers Washington ce jour alors qu’une réunion a lieu à la Réserve Fédérale pour décider de la future direction des taux d’intérêt.
Chroniqueur économique 2 : La plupart des économistes s’attendent à ce que la Fed maintienne les taux monétaires inchangés.
Tout une industrie d’observateurs de la Fed s’est développée, qui tente de deviner en second lieu des intentions de la Fed.
Lew Rockwell : La Réserve Fédérale a été enveloppée par le secret depuis sa conception, son établissement, et ses activités jusqu’au jour présent. La raison de ce secret est qu’il ne leur est pas possible de dire la vérité, car s’ils disaient la vérité il y aurait une révolution, il y auraient un grand nombre d’Américains qui seraient prêt à s’y rendre pour les expulser de leur bâtiment.
Une tentative récente d’ouverture de la Fed à la surveillance publique fut réalisée en 1993. Le chef du House Banking Committee, le républicain Henry Gonzales du Texas, émit l’idée d’un audit indépendant des opérations de la Fed. Il souhaitait que les comptes-rendus du Comité des Opérations sur le Marché Libre soit enregistrés en vidéo, et accompagnés d’un relevé minutieux publié au plus tard à échéance d’une semaine, au lien d’un vague résumé publié plusieurs semaines plus tard. Gonzales proposa également que le président nomme les douze responsables des banques fédérales régionales à la place des puissants banquiers. De manière prévisible, le président Alan Greenspan s’opposa à ces changements. Ce qui est plus surprenant fut la position adoptée par le Président Bill Clinton : il déclara que cette réforme « amenuiserait la confiance que les marchés ont dans la Fed ».
Après que le gouvernement Mexicain eut inflaté et dévalué le Peso en 1995, l’activité économique Mexicaine s’effondra. Alan Greenspan usa de son influence auprès du Congrès et de l‘administration Clinton pour engager un plan de sauvegarde de 52 milliards de dollars. Comme on put s’en rendre compte, la banque des membres de la Fed détenait non moins de 26 milliards de dollars de dette Mexicaine. Sans avoir le moindre choix sur le sujet, les contribuables et épargnants Américains durent payer l’addition.
Ron Paul : Les membres du congrès eux-mêmes, sur la base de mon expérience, sont plutôt naïfs et ne comprennent pas vraiment. Mais la minorité dont c’est le rôle – tel que le président du comité bancaire, qui est au courant de la situation et s’en accommode – continue de perpétuer le mythe selon lequel la Réserve Fédérale génère de la stabilité et que ses membres prennent de bonnes décisions pour la croissance économique alors qu’ils sont les coupables : ce sont eux qui sont à l’origine de tous les problèmes ; ce sont eux qui provoquent les récessions et le chômage et la perte de dimension des grandes entreprises ainsi que tous les effets négatifs dont nous sommes les témoins. Mais leur travail de relations publiques est excellent car ils ont réussi à convaincre la majorité des membres du congrès qu’ils sont absolument indispensables au maintien de la stabilité et de la croissance économique et à toutes ces choses merveilleuses dont ils prétendent être les auteurs.
Il parait évident que les États-Unis ne peuvent compter sur Alan Greenspan ni aucun autre président de la Fed (Ndlr : Ben Bernanke a remplacé Alan Greenspan en 2006 à ce poste) pour lutter contre l’ chronique qui a détruit la valeur de nos économies, créer des distorsions de notre économie, redistribué les revenus et la richesse, et généré des booms et des crises dévastatrices. Malgré le consensus établi, Greenspan, la Fed, ainsi que les grands banquiers commerciaux ne sont pas les combattants de l’inflation qu’ils prétendent être. La Fed et ses alliés les banques ne sont pas une partie de la solution à l’inflation dans les cycles d’activité économique : elles sont le problème même !
Pour limiter l’inflation chronique et les cycles de boom et de crise, la devise doit avoir une contrepartie en or à 100%. Ceci enlèverait à la Fed toute capacité à imprimer de la monnaie, qui est strictement comparable à de la contrefaçon légalisée. On mettrait en place un système monétaire pour lequel l’or servirait de contrepartie au dollar plutôt qu’un système de réserves fiduciaires créé par la Fed.
Lew Rockwell : Si nous devions établir un étalon-or réel, la famille Américaine moyenne en retirerait d’extraordinaires bénéfices : en premier lieu, il y aurait plus d’emplois, de meilleurs emplois, des emplois plus sûrs, plus d’opportunités économiques, plus de cycles économiques, plus de récessions ni de dépressions ; les économies des individus seraient sécurisées ; vous ne devriez plus vous inquiéter lorsque vous économisez pour vos vieux jours que la valeur de vos économies vous soit dérobée par la banque centrale et par le gouvernement central, comme elle l’est à ce jour.
Dans le cadre d’un étalon-or à 100%, il n’y aurait plus de place pour le système des réserves bancaires fractionnaires. Pour valider les comptes et autres dépôts de valeurs, les banques seraient tenues de conserver les réserves à disposition pour répondre à la demande des déposants. Les banques recevraient des honoraires de leurs clients pour conserver leur or. Dans l’industrie des prêts bancaires, les investisseurs prêteraient leur monnaie contre intérêts pour une durée déterminée. Lorsque l’étalon-or sera mis en place, les déposants auprès des établissements bancaires auraient toujours accès à leur monnaie, et les investisseurs seraient tenus informés par leur balance des paiements, tandis qu’au niveau national, les dépenses gouvernementales en seraient fermement bridées.
Ron Paul : Vous obtenez, en comparaison, une stabilité des prix. Vous obtenez un valeur marchande stable de la monnaie. Vous éliminez les cycles d’activité économique. Vous obtenez des taux d’intérêt raisonnables plutôt que des taux en perpétuelle oscillation, et vous vous débarrassez des manipulations politiques des taux intérêts et de la manipulation politique de l’offre monétaire. Et tout ceci, dès lors, préserve la richesse et construit de la richesse et permet la croissance économique.
C’est aussi simple que cela : une monnaie tangible est synonyme de prospérité économique et gouvernement limité ; la monnaie intangible est synonyme d’inflation, de récessions et de dépressions, et de gouvernement omnipotent. Quel type de système souhaitez-vous pour votre famille ? Ne désirons nous pas la prospérité et la sécurité que nous pourrions transmettre aux générations futures ? La transition vers un étalon-or ne sera pas facile, mais comme le disait Murray N. Rothbard : « L’alternative est bien pire ».