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La fin des USA ?

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Il s’agit d’une hypothèse tout ce qu’il y a de plus sérieuse, même si elle tend à défier le sens commun et l’image d’un pays que nous croyons si familier.

Origine ethnique des ancêtres, aux USA (cliquez sur la carte pour l'agrandir)

Les USA traversent aujourd’hui l’une des crises les plus graves de leur courte histoire, mais cette crise n’est que partiellement économique et les problèmes de l’Amérique, jusqu’ici différés et ignorés, grâce à l’empire et à la domination planétaire de l’Oncle Sam, risquent de ressurgir avec une violence [qu'on] peine à imaginer.

Certain s’étonnent, d’ailleurs, de la montée dans les sondages d’extrémistes comme Sarah Palin, soutenue par des croyants de tout poil, persuadés que la fin du monde est proche.

Ou encore et toujours à droite, de la montée d’un Ron Paul qui, même s’il peut passer pour sympathique dans ses prises de position anti-Pentagone, ne peut faire oublier qu’il est un libertarien, une espèce d’anarchiste de droite typiquement américain, qui voudrait pratiquement supprimer l’existence même de l’Etat. Qui est pour le port d’arme légale, au nom, justement, de la résistance contre un Etat toujours considéré comme un ennemi. La notion d’Etat régalien étant toujours complètement absente des conceptions américaines.

Ces deux figures montantes de la politique américaine montrent, en quelque sorte, l’extrémisme qui règne maintenant dans la nation d’Hollywood. Et ces extrêmes sont révélateurs du peu de solidité que cette expérience historique qu’est l’Amérique, a su créer entre ses citoyens.

L’Amérique, c’est la guerre des communautés et l’élection de Barack Obama n’a fait, en réalité, que confirmer cette coupure, on vote pour sa tribu avant tout, les noirs ayant massivement voté pour lui, signe d’un pourrissement racial certain.

Car une vrai démocratie ne peut, en aucun cas, se concevoir avec des communautés qui votent pour [leurs] représentants, un véritable démocratie n’a qu’un seul corps national et ne possède que des citoyens égaux. En ce sens, on même se demander si les USA ont réellement été un jour une démocratie, mais nous y reviendrons avec quelques remarques sur l’influence d’Alexander Hamilton dans la conception de l’Amérique telle que nous la connaissons.

Le premier problème à aborder est celui de la démographie ; cette année, pour la première fois, les minorités ne le sont plus dans les berceaux.

1- La démographie : les Blancs bientôt minoritaires ?

C’est un chiffre qui a fait peu de bruit dans les médias ; il faut dire que, pour nos médias dominants, la société multiculturelle ne saurait poser problème, elle est même considérée comme un avantage, justement parce qu’elle est prônée par la nation vue comme le phare de toutes les autres.

Cependant, il s’agit d’un bouleversement sans précédent pour les USA et dont les conséquences pourraient, en réalité, être dramatiques, surtout si l’on connaît les travaux d’Emmanuel Todd, qui ont souligné l’incapacité d’assimilation des USA pour certaines catégories d’étrangers, notamment pour les Latino-Américains, qui sont ceux qui bousculent le plus l’équilibre démographique du pays.

Les minorités ethniques font maintenant plus d’enfants aux USA que les Blancs, catégorie elle-même assez discutable. Ainsi, les femmes latino-américaines font en moyenne trois enfants, contre moins de deux pour les Blanches, et deux environ pour les femmes noires. Les Latino-Américains pèsent seulement 15% de la population, mais sont responsables de la moitié de l’augmentation démographique américaine depuis 2000.

Cette natalité est, en elle-même, inquiétante, pour qui connaît un peu les chiffres de la démographie en Amérique, puisqu’il faut savoir que la plupart des pays latino-américains ont déjà franchi la transition démographique et sont au seuil de reproduction à 2,1 enfants par femme.

Si l’on se penche sur le cas du Mexique, qui représente à lui seul une part écrasante de l’immigration aux USA, on voit comme un problème. En effet, la natalité mexicaine s’est effondré, cette année : le taux de fécondité s’élève à 2,3 enfants par femme, soit un taux à peine supérieur au taux de fécondité de reproduction.

Or, aux USA, les minorités latines sont à 3 enfants par femme, comme nous l’avons vu plus haut ; c’est très étrange comme phénomène et c’est en soi un indicateur de la non-intégration des Latinos. Ils forment de plus en plus le fameux troisième groupe remplaçant les Indiens, comme dans l’analyse d’Emmanuel Todd dans “Après l’empire” ; la situation s’est d’ailleurs largement aggravée depuis 2002, la natalité latino n’était alors que de 2,7 enfants par femme.

Cette évolution tend donc à produire une séparation culturelle très nette entre un groupe, celui des Latinos à forte natalité et les autres, ayant une démographie stationnaire à terme. En extrapolant, on peut voir un déclin de toutes les autres communautés par rapport à cette dernière.

Or, les USA, quoiqu’on en dise, sont une nation fondée sur une majorité blanche anglo-saxonne ; c’est elle qui a donné sa nature à la nation américaine et il est peu réaliste de penser que ces changements se feront en douceur, les USA changeant de langue officielle et de culture, sans entraîner des conflits graves.

Il y a d’ailleurs une différence fondamentale entre l’immigration telle qu’elle s’est constituée pour les USA depuis ses débuts et celles qu’ils connaissent aujourd’hui. Cela ne tient pas [à] l’origine ethnique ou religieuse ; après tout, les Italiens et les Irlandais était catholiques et se sont bien acclimatés aux USA. La couleur de peau joue un rôle important, bien sûr, dans les possibilités d’assimilation, les Noirs étant définitivement considérés comme une catégorie à part aux USA, par exemple.

Mais le vrai problème tient au fait que, pour la première fois, les USA sont confrontés à une immigration frontalière. Les Mexicains, si féconds aux USA, sont surtout présents dans le sud des USA, formant un bloc homogène avec la frontière nord du Mexique. Si l’on connaît l’histoire du monde et notamment de l’Europe, on sait par avance que ce genre de situation est propice à des conflits territoriaux.

Cela commence même déjà, puisque les cartels mexicains de la drogue s’imposent de plus en plus dans le sud des USA, en s’appuyant sur la masse mexicaine ayant colonisé, il faut bien le dire, les régions sud. Il faut dire que l’on estime l’armée des cartels à près de 100.000 hommes au Mexique, et l’Etat mexicain ne contrôle plus vraiment une grande part de son propre territoire. En sachant cela, on ne peut que trouver ubuesque le fait que les USA considèrent que le plus grand danger, pour leur nation, se trouve en Afghanistan. Voilà une preuve supplémentaire du fait que l’Etat US défend des intérêts bien différents de ceux de son propre territoire.

Alors que les immigrés, aux USA, perdaient leur liens avec leur culture d’origine, ne serait-ce que par l’éloignement, les Mexicains et les Latinos-Américains peuvent garder les liens avec le Mexique très proche.

Cette situation ressemble à la relation qu’avaient l’Allemagne et la Pologne, cette dernière ayant envahi, en quelque sorte démographiquement, l’un des Etats fondateurs de la puissance allemande, la Prusse historique. Faut-il rappeler qu’il a fallut déplacer des millions de gens, après-guerre, pour mettre fin aux innombrables conflits territoriaux que le mélange frontalier des populations avait produit entre l’Allemagne et ses voisins. Ce n’est qu’un exemple, on pourrait parler des pays du Caucase, de la relation entre l’Inde et le Pakistan, etc.

Il n’y a aucune raison de penser que cette situation, entre les USA et le Mexique, va continuer pacifiquement, surtout quand les USA auront pris la pleine mesure de leur déclin.

La poussée du racisme blanc aux USA, que certains ont d’ailleurs vue dans les propos présentant Obama comme l’Antéchrist, est le reflet d’une peur viscérale d’être englouti et dépossédé de [sa] terre par les Latino-Américains.

Le schéma d’Emmanuel Todd dans “Après l’empire”, qui présentait l’Amérique coupée en trois, Blancs, Latinos et Noirs, voyait dans le rejet des Latinos un moyen pour le différentialisme anglo-saxon d’origine, un moyen pour assimiler les autres “Blancs”, y compris les Asiatiques. On rejette les Latinos et ce rejet crée une cohérence de groupe dans le bloc, en réalité très hétérogène, des Blancs, c’est un mécanisme de bouc émissaire en quelque sorte.

Mais si les Latinos deviennent majoritaires à long terme, alors le schéma est brisé ; certes, les autres sont assimilés, mais les Blancs sentent un danger d’invasion, par la multiplication des nouveaux “Indiens”. Car, comme l’expliquait Todd, les Indiens ont été les premiers à servir de mécanisme d’unification des Blancs, tous unis contre les Apaches, en quelque sorte.

En devenant une très forte minorité, les Blancs vont devenir de plus en plus agressifs, et l’on risque d’assister à nouveau à des conflits type Indiens, à la différence près que les nouveaux Indiens auront un Etat et une nation moderne derrière eux.

Dernier point sur la démographie, cette répartition spatiale des immigrés condamne le fameux modèle du mariage mixte, dont certains, ici en France, font des USA les champions. C’est d’une part faux historiquement, les mariages mixtes entre les trois grands groupes sont quasiment inexistants, la faute à la structure familiale anglo-saxonne d’origine, les Anglais ne se mélangeant qu’avec ceux qui leur paraissent semblables suivant leurs critères du moment.

Aujourd’hui, les Japonais et les Juifs sont des semblables pour les WASP, pas les Latinos et encore moins les Noirs. Mais, même s’il n’y avait pas cette limitation anthropologique, le fait que les minorités sont très nombreuses aux frontières rend impossible une assimilation par mélange. Ou alors, on assistera plutôt à une assimilation des WASP minoritaires, vivant au frontières sud du pays, d’autant que les Mexicains ont une structure familiale égalitaire, donc susceptible d’assimiler facilement les autres.

Donc, dans tout les cas le problème territorial demeurera, entre le Mexique et les USA. A moins d’imaginer, à long terme, un Etat mexicain absorbant purement et simplement les USA, mais avec la crise qui est en train d’éclater, on va assister à des mouvements politiques brutaux, qui rendront probablement cette hypothèse peu réaliste.

Le plus probable sera une scission entre les Etats du sud et le reste du pays ; c’est d’ailleurs ce qu’anticipe le fameux Dimitri Orlov, bien que son analyse soit discutable sur bien des aspects, notamment son pessimisme excessif en matière technique et écologique.

2- Une économie en miettes

L’effondrement de la puissance économique des USA, est un domaine déjà bien plus connu que celui des problèmes démographiques. Tout le monde comprend, aujourd’hui, que la fuite en avant de la dette extérieure impériale ne conduira nulle part la nation américaine.

Mais il faut bien voir que le problème de l’économie US est un problème, en réalité, bien plus ancien que ce que l’on peut croire. Le problème de l’économie américaine n’est pas uniquement lié aux choix idiots fait par les néolibéraux, ou par des politiques irresponsables du libre-échange intégral.

Le plus grave, dans la situation américaine, c’est que c’est la conception même de la démocratie américaine qui a produit ce désastre. Car ses politiques sont liées à des intérêts qui dominent la société américaine.

Contrairement à ce qui se passe en Europe, où ce sont surtout les idéologies en vogue, comme celle dans la paranoïa anti-inflationniste allemande, qui dominent le paysage en s’imposant au plus haut niveau de l’Etat, aux USA, ce sont surtout des groupes d’intérêts économiques qui dominent, plus que les idéologies.

C’est ce qui explique les étranges politiques américaines, protectionnistes sur l’acier ou l’armement, libre-échangistes sur l’automobile. Il n’y a pas de cohérence, parce qu’en réalité, c’est le lobby le plus influent qui l’emporte. Mais cette situation, qui voit des intérêts privés s’imposer comme politique publique, n’est pas nouvelle aux USA.

Cette différence provient de la conception même de l’Etat et de sa fonction. Et la différence entre l’Etat en Europe et l’Etat tel qu’il est vu aux USA, peut être résumé par le positionnement d’un homme très important dans l’histoire américaine, Alexander Hamilton.

Il est le père du fameux traité sur les manufactures, et il est ainsi un peu le père de tout les protectionnistes, car il est le premier à en faire une doctrine assumé visant à développé l’activité industrielle locale à long terme. D’ailleurs, il est l’une des sources d’inspiration de Friedrich List, le fondateur du protectionnisme allemand.

Mais si Hamilton est connu pour cela, il ne faut pas oublier qu’il avait une très curieuse opinion sur l’organisation de l’Etat. En effet, pour Hamilton, l’Etat devait, en priorité, défendre l’économie du pays, à savoir des USA. Et, pour ce faire, il pensait qu’il fallait confondre la puissance publique avec les intérêts des grands groupes économiques.

Pour Hamilton, il fallait que les intérêts privés et les intérêts de l’Etat soient les mêmes, pour que l’Etat agisse systématiquement dans l’intérêt des groupes économiques dominants du pays et donc, dans l’intérêt des USA. En clair, Hamilton pensait que l’Etat devait être totalement corrompu, au sens Européen du terme. Et cela explique la monté des USA, puis leur déclin.

Curieusement, il n’est pas venu à l’idée d’Hamilton qu’il puisse y avoir une divergence, un jour, entre l’intérêt des USA en tant que nation géographique, et l’intérêt de ses entreprises. Il est vrai qu’à l’époque d’Hamilton, le coût des transports était élevé et la notion de délocalisation était physiquement impensable. On ne pouvait, techniquement, pas produire un bien en Chine, pour le vendre aux USA, tout en empochant les bénéfices dans les îles Caïman, paradis fiscal bien connu.

On excusera donc Hamilton pour le manque d’imagination dont il a fait preuve en la matière, mais le fait est que les USA lui doivent une organisation corruptrice de l’Etat comme fondement. L’une des preuves de cette non-séparation entre les secteurs public et privé, est l’absence d’une culture fonctionnaire aux USA. Vous pouvez être sénateur vantant les mérites des CDS, un jour, et finir dirigeant à Goldman Sachs, le lendemain. Cette mécanique fait que les dirigeants finissent par confondre l’intérêt d’entreprise ou de groupe d’entreprises, et l’intérêt des USA.

Tant que les intérêts des entreprises et des classes aisées coïncident avec celui des USA comme territoire, le système hamiltonien fonctionne. Les grands groupes et les riches mettent des gens qui les défendent à la tête du pays, c’est ce qui explique aussi la Guerre de Sécession. Les intérêts industriels l’emportent sur ceux de l’agriculture esclavagiste au sud du pays.

Mais on voit bien que si les intérêts dominants se mettent à diverger de l’intérêt du pays, le système hamiltonien devient un poison pour la nation. C’est la période que vivent les USA aujourd’hui, comme les Romains jadis, ce qui fit leur puissance se transforme en poison mortel. C’est une maladie plus grave qu’une erreur de direction ou qu’un phénomène de croyance, c’est une maladie congénitale, liée à la nature même des USA.

Car personne ne défend l’intérêt général aux USA, seul comptent les intérêts des riches, des puissants et des communautés les mieux loties. La notion même d’Etat régalien, défendant l’intérêt général, est absente des conceptions américaines.

Et il ne reste plus qu’un seul mécanisme hamiltonien fonctionnant, c’est le système militaro-industriel, dernière industrie ayant un intérêt commun avec celui des USA. Mais cette industrie est, par nature, incapable de redresser la situation de l’économie américaine ; au contraire, son coût hyper-inflationniste aggrave encore la situation US.

La crise actuelle a d’ailleurs montré que même avec une récession de grande ampleur, les USA sont incapables d’avoir une balance commerciale à l’équilibre, [leur déficit] n’a été que divisé par deux, alors qu’il faudrait que la balance soit au moins à l’équilibre pour que la situation, à long terme, soit viable. Comme le montre cet article de l’Expansion, les USA sont entrain de recreuser leur déficit commercial, alors même qu’il n’ont jamais réussi à équilibrer leur balance.

3- Vers un éclatement, à terme ?

Au vu de la situation économique et démographique, on sent bien que ce pays est à un tournant.

Ce qui a maintenu les communautés ensemble jusqu’à maintenant, c’est, en grande partie, la domination sur l’extérieur. Tant que la violence peut être extériorisée, le groupe peut rester uni, c’est un peu ce qui explique l’obsession des Américains toujours en quête d’un ennemi qui n’existe pas : l’Indien, l’Allemand, le Japonais, le Communiste, le Français, le Musulman, etc. La violence extérieure et le mythe économique américain ont servi de liant à la société américaine, permettant au différentialisme anglo-saxon d’élargir au maximum sa définition de groupe uni.

Avec la fin de la domination américaine, les USA vont être confrontés à une crise existentielle, couplée à des problèmes démographiques coupant leur territoire en deux, voire plus si la notion de groupe blanc explose, excluant de plus en plus ceux qui ne seraient plus considérés comme Blancs, Juifs et Asiatiques, entre autres.

Que se passera-t-il, lorsque le dollar cessera d’être la monnaie internationale ? Quand les USA ne seront plus le centre du monde et que leur déficit commerciale sera équilibré par la baisse du niveau de vie de la population ? La montée de Barack Obama a fait croire à certains que l’Amérique avait enfin arrêté ses divisions internes, qu’elle était enfin en adéquation avec son discours marketing. Il n’en est rien.

Au contraire, plus nous avançons, plus on a l’impression que Barack Obama fut le chant du cygne du rêve américain. Les américains vont bientôt apprendre qu’une démocratie ne peut fonctionner que dans un corps social ayant un mécanisme unifiant. A force de diviser le pays en communautés, de favoriser une immigration massive pour les profits de quelques groupes, les USA ont créé les conditions idéales d’une guerre civile.

Il ne manque plus que l’allumette. D’ailleurs, une étude récente montre l’explosion du nombre des groupes dits “de haine” aux USA. L’élection de Barack Obama a probablement fait mouche, en produisant un réflexe raciste chez les Blancs. Ces derniers vont-ils accepter de perdre le contrôle du pays, comme les Blancs en Afrique du Sud, ou vont-ils faire sécession ? On peut en dire autant des Latinos, du reste.

La crise va amplifier ces mouvements puissants de déstructuration mentale ; ce qui paraissait normal jusqu’alors, car justifiant la prospérité des USA, ne le sera plus. Même la religion ne peut plus unifier le pays, le protestantisme n’étant plus partagé par la totalité du pays ; il n’y a aucun mécanisme unificateur. Sans le roi dollar et le rêve américain, on peut donc se demander si les USA ne vont pas se fragmenter, comme d’autres empires l’ont fait par le passé.

Le Bon Dosage


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